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Cannabis

Le cannabis marocain, du territoire au terroir

Pierre-Arnaud Chouvy / 2022 / Cahiers d'EMAM / Le cannabis marocain, du territoire au terroir.

L’objectif de cet article consiste à préciser les concepts-clés de terroir et de variété de pays en les appliquant à la spécificité de la culture du cannabis et de la production de haschich dans le Rif (Maroc), en montrant notamment comment et pourquoi tant le terroir que la variété de pays sont issus du territoire autant qu’ils le caractérisent.
C’est la question de l’existence, du devenir et de la valorisation d’un terroir du cannabis, et plus particulièrement du haschich dans le Rif que pose cet article en s’appuyant sur des définitions précises et opératoires des concepts de terroir et de variété de pays, considérés localement entre « tradition » et « modernité ».
Poser la question du terroir du cannabis au Maroc implique de considérer non seulement l’histoire marocaine du cannabis et de ses produits dérivés, mais aussi, par voie de conséquence, d’interroger les questions relatives à la tradition, à l’autochtonie (et à l’allochtonie), à l’authenticité, et enfin à la légitimité (et même à la légalité) : autant de concepts sans lesquelles il est difficile d’aborder la question, controversée et même polémique, de la production de cannabis dans la région du Rif. In fine, la définition d’un terroir du haschich ne doit pas seulement permettre de créer de la valeur ajoutée pour l’économie locale : c’est aussi la conservation et même la restauration d’une production agricole adaptée à son milieu physique et biologique et garante de l’équilibre et de la stabilité d’une région qu’elle doit permettre.

Moroccan hashish as an example of a cannabis terroir product

Pierre-Arnaud Chouvy / 2022 / GeoJournal.

This article aims at clarifying the concepts of terroir and landrace in the context of cannabis cultivation and hashish production. Taking the Rif region of Morocco as a case study, it shows in particular how and why both terroir and landrace come from the territory they belong to as much as they characterize it. This article raises the question of the existence, future, and development of a cannabis terroir, based on precise and operational definitions of the concepts of terroir and landrace, considered
locally in historical, geographical, and cultural terms. Raising the question of a cannabis terroir in Morocco implies considering the Moroccan history of cannabis and its end products, and, as a consequence, the related issues of tradition, autochthony (and allochthony), authenticity, and finally legitimacy (and even legality): all concepts required to address the controversial and even polemical issue of cannabis production in the Rif region. This article concludes that the existence and conservation of a hashish terroir can benefit the Rif region in multiple ways: by improv ing the image and reputation of Moroccan hashish, by increasing its market value, and by benefiting the
local, regional, and national economy. Yet, identifying a cannabis terroir also implies to acknowledge its historical, geographical, cultural, and environmental components in order to protect them. Therefore, identifying and promoting a terroir can prove beneficial economically, environmentally, and culturally as it implies conservation policies and actions that can benefit the balance and stability of a given region, in this case the Rif region of Morocco.

Why the concept of terroir matters for drug cannabis production

Pierre-Arnaud Chouvy / 2022 / GeoJournal.

This article questions how the concepts of terroir and landrace are relevant for the drug cannabis industry at a time when cannabis legalisation and its associated ‘‘green rush’’ pose a growing threat to both the genetic and cultural diversity that is associated with historical small cannabis farming. The article draws on a multidisciplinary approach based on both extensive secondary sources and primary research.
A large and detailed definition work first informs what terroir and landrace are and most especially what they have in common, from the typicity of their end products, to how they owe their existence to geographic remoteness and isolation, and to how tradition and change (or modernity) affect their development and conservation. Defining and connecting terroirs and landraces in historical, anthropological, environmental, and of course chemical terms, makes it possible to determine how cannabis terroirs compare with and differ from other terroirs and plants, based on the rare dual qualities of the plant (being both a food and a drug) but also, given the illegality of its cultivation, on the specific territorial characteristics of its production areas, notably their geographic remoteness and isolation, their politico-territorial control deficits, etc.
The article concludes that acknowledging and protecting cannabis terroirs and landraces matters because it favours the conservation and the promotion of a biological, cultural, and sensorial diversity that has endured illegality and repression but is now threatened by legalisation.

Le kif, l’avenir du Rif ? Variété de pays, terroir, labellisation, atouts d’une future légalisation.

Pierre-Arnaud Chouvy / 2020 / Belgeo.

Face à la dynamique internationale de légalisation du cannabis et à un marché de plus en plus compétitif, le Maroc, producteur majeur illégal de haschich, dispose d’avantages comparatifs qui doivent être identifiés et valorisés dans l’éventualité, probable, d’une légalisation.
Cet article défend, sur la base de données botaniques, agronomiques et sémantiques, l’idée selon laquelle la variété de cannabis kif qui est cultivée au Maroc est une variété de pays et est, à ce titre, la plus adaptée à l’environnement naturel du Rif et donc celle la plus à même de pouvoir continuer à y être cultivée dans le contexte de raréfaction croissante des ressources en eau de la région.
Le texte propose ensuite de valoriser la culture du kif en reconnaissant à ses produits dérivés la qualité de produits du terroir, en leur attribuant des appellations d’origine protégée (AOP), et en favorisant une agriculture biologique et équitable garante d’une stabilité régionale précieuse.

Les frontières, fronts inefficaces de la lutte contre le trafic international de drogue

Pierre-Arnaud Chouvy / 2019 / Espace politique.

Au regard de l’évolution des productions illégales de drogue des dernières décennies, et même des dernières années, le bilan de la prohibition mondiale apparaît clairement négatif. L’échec des mesures de lutte contre le trafic de drogue est tout aussi évident, ainsi que le montre cet article à travers l’étude succincte des dimensions frontalières du trafic terrestre entre l’Afghanistan et l’Iran, du trafic aérien depuis l’Amérique andine, et du trafic maritime transatlantique. En effet, en dépit d’une débauche de moyens financiers, humains, matériels, technologiques, et malgré des taux d’interception parfois élevés, le trafic de drogue n’a jamais été sérieusement et durablement remis en cause. Après avoir constaté et expliqué l’inefficacité de la lutte contre le trafic de drogue aux frontières, cet article estime qu’une politique efficace de lutte contre les trafics doit d’autant plus éviter le tout répressif que son efficacité est aussi faible que son coût est élevé. In fine, les efforts d’interdiction ne devraient pas seulement viser à réaliser des saisies et à renforcer les contrôles aux frontières mais aussi à rendre l’espace et les sociétés moins propices aux trafics.

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