Pierre-Arnaud Chouvy / 2019 / Espace politique.
Au regard de l’évolution des productions illégales de drogue des dernières décennies, et même des dernières années, le bilan de la prohibition mondiale apparaît clairement négatif. L’échec des mesures de lutte contre le trafic de drogue est tout aussi évident, ainsi que le montre cet article à travers l’étude succincte des dimensions frontalières du trafic terrestre entre l’Afghanistan et l’Iran, du trafic aérien depuis l’Amérique andine, et du trafic maritime transatlantique. En effet, en dépit d’une débauche de moyens financiers, humains, matériels, technologiques, et malgré des taux d’interception parfois élevés, le trafic de drogue n’a jamais été sérieusement et durablement remis en cause. Après avoir constaté et expliqué l’inefficacité de la lutte contre le trafic de drogue aux frontières, cet article estime qu’une politique efficace de lutte contre les trafics doit d’autant plus éviter le tout répressif que son efficacité est aussi faible que son coût est élevé. In fine, les efforts d’interdiction ne devraient pas seulement viser à réaliser des saisies et à renforcer les contrôles aux frontières mais aussi à rendre l’espace et les sociétés moins propices aux trafics.